SOIRÉE
SUBVERSIVE AU CINÉMA ABBATOIR
24 mars 2007 - Quartier Latin
Un frisquet vendredi soir du mois de mars, minuit. Une salle de projection
anonyme est annoncée sur un conteneur à vidanges. Cinq
dollars plus tard, on entre dans le Cinéma Abattoir
pour une soirée de huit courts métrages subversifs présentée
sous le titre Napalm Celluloïd.
"Liar" dévierge l'écran avec une "crack
whore", qui pour $500 de poudre, s'insére des fioles de
sang contaminé dans l'anus sur une symphonie punk-rock et un
"backdrop" de ruelle crasseuse. Un glorieux mélange
de "white trash" paumée et de marde coulissante.
Avec "La Femme Phallique", l'image est plus joyeuse!
Deux jolies lesbiennes font l'expérience d'un "strap-on"
en récitant de la poésie pornographique, digne des meilleures
chansons de Métal Urbain. Du "hardcore" soigné
par des vagins humides, d'une luminosité colorée et
titillante à faire saliver les plus exigeants en matière
de flux juteux.
Après le québécois "Viral" [où
l'on voit un homme qui se tranche le prépuce après s'être
masturbé devant des images pieuses], quelques spectateurs choqués
quittent la salle obscure devant tant de décadence. De façon
surprenante, le public est principalement constitué de jeunes
femmes, déroutant ma théorie selon laquelle uniquement
des hommes sont obsédés par le cul sadique et la violence
clandestine.
"God's
Little Girl" est un petit film techniquement sans bavure,
avec un casting correct et un scénario intéressant mais
peu "edgy". Faut dire que quand le réalisateur s'appelle
Mitch Davis [le gars de Fantasia], il est plus facile
de faire passer son film même si il s'insère mal dans
la thématique de la soirée.
La collaboration japonaise-africaine de "Merzbow Beyond Snuff"
est une catastrophe sur pellicule. Un gros 20 minutes tortueux de
n'importe quoi sur l'air continuel d'un "feedback" de guitares
overdrivés et de "white noise" insupportable. À
part le "harakiri" de la cavalière nippone [qui offre
ses entrailles à Dieu], ce fut un moment pénible de
ma vie.
"Pandrogeny Manifesto" est un dialogue affirmatif
entre l'ex-leader de Psychic TV / Throbbing Gristle,
Genesis P-Orridge, et sa partenaire Lady Jaye. Ainsi,
la transex Genesis tente de faire le rapprochement entre la technique
du "cut-up" de Brion Gysin et la modification sexuelle
de son corps. Aussi intéressant qu'un traitement de canal.
"Theocordis" et son imagerie religieuse inutile a
uniquement semblé intéresser le roteux de bière
qui se croyait à un show de Cannibal Corpse. À
un point tel qu'il s'est approché de l'écran pour faire
du "headbanging"!!!
La fermeture de l'abattoir était plus divertissante avec "Western
Sunburn". Un genre de vieux film de cowboys passé
au chalumeau sur une piste sonore envoutante. Suffisant pour amener
au septième ciel notre "metalhead", amateur de "scalps
rétiniens".
Définitivement pas une soirée pour les petites natures...
La prochaine fois on amène notre bière. |