JESUS CHRIST VAMPIRE HUNTER
8
décembre 2004
- par Lewis
Si
vous êtes comme moi, juste le titre de ce film vous donne
un bon feeling... Quoi de plus cool que Jésus-Christ
en "kung-fu fighter" combattant des
vampires affamés de lesbiennes??? Et si je vous
disais que son acolyte dans cette quête est Santo le
lutteur masqué mexicain et que la scène de combat
ultime entre le Bien et le Mal se déroule dans
une cour à scrap? Hé bien si vous n'êtes
pas déjà freaked-out, vous le serez après
avoir vu Dieu
: un bol de crème glacée aux cerises
qui parle!!!
Élevé au rang de film culte suite à
sa présentation dans plusieurs festivals de par le monde,
Jesus Christ Vampire Hunter est le petit chef d'oeuvre
d'un intrépide cinéaste de la région d'Ottawa,
Lee Gordon Demarbre. Il
a tourné ce film avec ses nombreux amis à coup de
week-ends pendant près de 2 ans. Si vous connaissez Ottawa
vous reconnaîtrez tout plein de locations bien connues de
la Capitale Nationale.
Écouter
ce film nous ramène directement à l'époque
d'Ed Wood, un temps où le désir du faire du
cinéma était plus important que ses réelles
capacités à le faire. En fait, ceci n'est probablement
pas complètement vrai dans ce cas précis, car si JCVH
est d'un niveau de qualité comparable aux vieux B-Movies
des années '50-'60, c'est souvent intentionnellement... On
voit bien que Demarbre a assez de talent pour faire ce film
convenablement, mais qu'il a décidé de couper les
coins ronds un peu pas mal... L'histoire ne tient pas debout, les
dialogues sont poches, les locations sont ordinaires; c'est pas
grave je trouve ça cool, en fait c'est ce qui fait que
j'ai aimé ce film : le gars voulait tripper avec ses chums
pis faire un freak-fest, il l'a fait pis c'est tiguigou.
Mon
problème avec JCVH, c'est la bande sonore. C'est genre
le pire son de tous les films que j'ai vu, même pire que 'Manos'...
Je ne peux pas comprendre comment quelqu'un qui se donne le trouble
de travailler en 16mm peut négliger le son à
ce point. D'accord, le film a été tourné "silencieux"
et les dialogues refaits en studio, c'est correct. [Je sais bien
qu'en tournant "on
the cheap" en 16mm
c'est pratiquement impossible d'avoir du bon son anyways.] Mais
quand j'écoute une scène qui se passe dehors et que
j'entend juste les deux voix des personnages à l'écran,
deux effets sonores tirés d'un CD et rien d'autre, désolé
mais ça ne passe pas. Messemble que c'est pas trop compliqué
d'aller rajouter un petit fond de "natural sound" pour
créer un peu d'ambiance... La
première chose qu'on apprend à un aspirant cinéaste
c'est qu'une image poche va toujours mieux passer quand le son
est quasi-potable... Dans
ce cas-ci, un après-midi en ville avec un petit tape-deck
Radio Shack aurait fait l'affaire pour améliorer de 400%
la qualité de cette production.
À mon avis, un après midi de plus quand ca fait 2
ans que tu bûches sur un projet, c'est rien. Je dois dire
qu'au moins la musique originale est vraiment trippante et bien
fait. ...Et c'est, heureusement, ce qui réchappe un peu l'aspect
sonore de ce film.
Bref, un film
indépendant à voir, si ce n'est que pour l'extrême
"campyness" de la chose et pour la pitoune dans
l'ensemble rouge métallique. Écoutez pas ça
dans votre cinéma maison, c'est gênant. 1 popcorn pour
l'histoire freak, 1 popcorn pour la musique, pis 1 popcorn en boni
pour les lesbiennes :)
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