LA CITÉ DES
ENFANTS PERDUS
9
janvier 2008
- par Lewis
Dans
un monde rétro-futuriste sombre et glauque, un savant
fou nommé Krank fait enlever des enfants pour leur
voler leurs rêves d'innocence... Il est aidé
dans cette tâche par son frère [qui est en fait un
cerveau dans un aquarium], de ses 6 neveux clonés
et de leur mère mesurant 3 pieds. Les enfants proviennent
d'une cité portuaire désoeuvrée où
ils sont capturés par des hommes devenus aveugles et sourds,
les cyclopes, qui retrouvent leurs sens perdus grâce
à des systèmes bio-mécaniques. Quand
le petit frère d'un colosse au coeur tendre est enlevé
par les cyclopes pour être envoyé chez le méchant
Krank, celui-ci, One, part à sa recherche aidé
d'une petite voleuse à la tire nommée Miette...
Destination: la plateforme marine où se cache le laboratoire
de Krank...
Une
pléthore d'autres personnages tous aussi bizarres
les uns que les autres peuplent ce film surréaliste magnifique
où se mélangent ambiances de cirque, technologie steampunk
et crimes crapuleux... Mais tout raconter ici serait un disservice
au génie de ce film signé Jean-Pierre Jeunet
et Marc Caro. L'ambiance de la production est prenante, les
décors superbes [ils sont réels et en grandeur nature
à 95%] et la cinématographie est scintillante
malgré les sombres recoins de la cité. L'habituel
style visuel verdâtre des réalisateurs est bien présent,
et les différents effets spéciaux et truquages - plusieurs
révolutionnaires pour l'époque - passent bien à
l'écran sans qu'on les remarquent trop.
Les diverses scènes d'enchaînement et de cause/effet
sont chouettes et font écho à celles de Delicatessen
[1991]. Les cyclopes de l'histoire sont aussi une évolution
des troglos de ce dernier film, évolution tenant sa
genèse dans le court-métrage de 1981 Le
Bunker de la Dernière Rafale.
Le film met
en vedette l'américain Ron Perlman dans le rôle
de One, Daniel Emilfork dans celui de Krank
et Dominique Pinon [Delicatessen] dans les multiples
rôles des clones et du scaphandrier. Notons
aussi la magnifique performance de la jeune Judith Vittet,
9 ans, dans le rôle de Miette, ainsi que la présence
de Jean-Claude Dreyfus [le boucher de Delicatessen], un habitué
des films de Jeunet et Caro.
Décidément
un chef d'oeuvre, tant au niveau du scénario que de
la direction artistique, et ce malgré plusieurs erreurs avouées
par le réalisateur dans ses commentaires sur le film.
Disponible en Amérique du Nord sous le titre anglophone The
City of Lost Children, mais je vous conseille fortement la version
européenne avec son 2e disque de suppléments si vous
avec la capacité de lire des DVD en PAL [Région 2].
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